La synagogue de Bradford sauvée par la communauté musulmane. Une initiative qui a noué des liens forts entre juifs et musulmans dans cette ville du Yorkshire.
Sans la communauté musulmane locale, il n’y aurait plus de synagogue à Bradford, dans le Yorkshire. C’est le quotidien britannique The Guardian qui relate cette histoire d’un coup de pouce dû au hasard, qui a contribué à tisser des liens entre deux communautés religieuses.
 
L’année dernière à la même époque, les juifs libéraux de Bradford voyaient leur synagogue classée se dégrader sans parvenir à payer les réparations. Le rabbin Rudi Leavor, 87 ans, avait alors envisagé la solution inéluctable: vendre cet édifice de type mauresque, vieux de 132 ans.
La communauté s’apprêtait à accepter le fait de se séparer de son lieu de culte, quand Rudi Leavor, relate le Guardian, s’est vu demander de l’aide par le responsable d’un restaurant populaire de Bradford, de confession musulmane. Pour le remercier, celui-ci l’a introduit auprès d’une entreprise sociale locale, le Carlisle business center, qui accorde des subventions à des causes d’intérêt général. Ainsi, la synagogue a pu obtenir une aide pour la réfection de son toit.
Fêtes partagées
 
Dans la foulée, un homme d’affaires musulman de la ville, Khalid Pervais, a fait un don de 1.400 livres (1.700 euros). Et le responsable de la mosquée, Zulfi Karim, a aidé à effectuer une levée de fonds. Ainsi, avant l’année 2014, plus de 100.000 livres (120.000 euros) ont été réunis pour financer la globalité des travaux. Auxquels viennent s’ajouter 25.000 livres (30.000 euros) promis par le conseil municipal.
 
Les choses ne se sont pas arrêtées là, puisque l’aide financière a contribué à tisser des liens spirituels. Juifs et musulmans ont même invité la communauté chrétienne locale à se joindre à des initiatives interreligieuses. Un repas du shabbat, une fête de Ramadan ou une célébration votive sont autant d’occasions pour inviter les autres communautés.
Quant à la clef de la synagogue, souligne le Guardian, Rudi Leavor la confie désormais à Zulfi Karim, le responsable de la mosquée de la ville, quand il part en vacances.