samedi 21 décembre 2013

L’islamisation d’une société commence toujours au sommet, chez les élites

Pierre Godin

Vigile annonce aujourd’hui l’arrivée dans ses rangs d’un nouveau chroniqueur, Pierre Godin, journaliste et écrivain et biographe bien connu à qui l’on doit entre autres les biographies de René Lévesque et de Daniel Johnson père. La chronique de Pierre Godin apparaîtra tous les samedis sous la rubrique Chroniques qui sera considérablement améliorée dans la nouvelle version de Vigile que vous découvrirez au début de février.
Une correspondante m’a signalé une idée intéressante selon laquelle ce serait toujours les élites qui, obéissant à leurs intérêts corporatifs ou de groupe, succombent les premières aux sirènes de l’intégrisme religieux. Je me suis amusé à vérifier si cette thèse, fondée sur certaines évidences historiques, comme celle de l’Espagne islamisée par les Maures durant 700 ans ou encore des pays du Maghreb, valait pour le Québec.
C’est en somme la théorie du « complot islamiste », comme dirait Gérard Bouchard, pour évangéliser l’Occident, à l’instar de ces croisés chrétiens du roi saint Louis, partis en Terre sainte christianiser les « infidèles » musulmans. Elle veut que les intégristes de l’islam commencent par infiltrer les décideurs de la société visée, comme le Québec en ce moment, pour mieux diffuser leurs idées.
Et cela, en vertu du processus bien connu des politologues : la propagation des idées nouvelles, même sulfureuses comme l’intégrisme religieux, se fait toujours de haut en bas : des leaders d’opinion aux couches moyennes et populaires, d’autant plus vulnérables, dans ce cas-ci, que leur connaissance des réalités de l’islam fondamentaliste est souvent sommaire.
À voir la guerre rangée, pour ne pas dire hystérique, que livrent à la Charte de la laïcité de Pauline Marois nos politiciens, universitaires, gens d’affaires, féministes, journalistes et lobbies anglophones, on serait tenté d’affirmer que oui. L’islamisation de notre société, c’est-à-dire l’adhésion diffuse et pas toujours consciente à certaines valeurs moyenâgeuses et antidémocratiques de l’islam rigoriste, comme le foulard imposé à la femme, semble être à l’œuvre suivant cette hypothèse.
Regardons d’abord du côté de la classe politique. Dès le dépôt du projet de loi du Parti québécois encadrant le port des signes religieux ostentatoires, on a vu se lever tout vent debout les politiciens, libéraux et fédéralistes au premier rang. Servant d’abord leur clientèle électorale attitrée, anglophones et immigrés très majoritairement opposés à cette loi, ces politiciens restent accrochés au multiculturalisme à l’anglo-saxonne.
Un concept toxique toujours idolâtré au Canada anglais, mais rejeté partout ailleurs, notamment en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France. Car, au lieu d’unir accueillants et accueillis, ce multiculturalisme appelé en Europe communautarisme, incite plutôt les immigrés à se replier sur leur communauté d’origine, à s’isoler de la société d’accueil et de ses valeurs démocratiques et parfois à servir de safe haven aux recruteurs de l’islam terroriste.
Avec sa politique d’accueil au décousu législatif légendaire, la très tolérante Angleterre l’a vécu douloureusement et cruellement, lors de l’attentat meurtrier dans le métro de Londres, en 2005. Depuis, elle a changé de disque.
Chez nous, la liste des nein politiciens à la charte des valeurs est impressionnante : Philippe Couillard, Justin Trudeau, Thomas Mulcair, Denis Coderre, Stephen Harper… Il y a encore, mais là on reste pantois, nos quatre « imams » de la souveraineté : Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Bernard Landry et Gilles Duceppe. Sans compter Françoise David et Amir Khadir, les deux têtes d’affiche de notre gauche caméléon solidaires tantôt des indépendantistes, tantôt des fédéralistes... suivant les conditions de la météo.
J’allais oublier Maria Mourani, l’ex-bloquiste d’origine libanaise. Infiltrée au Bloc québécois, elle a laissé tomber le masque à la faveur du débat sur la laïcité. « Je ne suis plus indépendantiste ! » s’est-elle écriée en tournant sa veste, son credo religieux prenant soudainement le pas sur ses convictions politiques. ç
A-t-elle déjà été souverainiste ? On est en droit de s’interroger. Car il a suffi d’une politique laïque qui heurtait sa religion pour qu’elle découvre comme dans une illumination les vertus du fédéralisme, rejetant ainsi le bébé avec l’eau du bain. On réalise que la souveraineté n’était pour elle qu’une porte d’entrée.
Autant dire que, s’il n’y avait pas eu de charte, elle aurait continué d’infiltrer le Bloc, ou ce qui en reste, en posant à la souverainiste convaincue. Et si tout son théâtre n’était au fond qu’une mise en scène opportuniste servie à notre candide presse pour justifier son adhésion à un parti à l’avenir plus assuré que le Bloc ?
Chez les universitaires et intellectuels, autres proies de choix dans l’islamisation d’une société, la liste des nein à la charte péquiste est aussi éloquente que celle des politiciens. Pour la compiler, il suffit de colliger les manchettes des « contre » du quotidien Le Devoir, au cours des dernières semaines.
Chaque fois qu’un intello, comme le philosophe Charles Taylor, ou qu’un recteur, comme Guy Breton, de l’Université de Montréal, ou Robert Proulx, de l’UQAM, rejoignait le camp du refus, on pouvait être assuré de retrouver leur boniment — répétitif de l’un à l’autre — à la une de ce journal. Même biais en faveur du No des médecins, des centrales syndicales, telle la CSN, ou des mouvements féministes, notamment le Conseil du statut de la femme ou la Fédération des femmes du Québec.
C’est en analysant le contenu d’un quotidien, son titrage et la place qu’il accorde aux infos que les spécialistes en arrivent à définir son orientation. À quelles idées, à quel parti ou à quelle personnalité vont ses préférences, pas toujours discrètes ? En ce qui concerne la charte de Pauline Marois, il est frappant de constater que les « pour », à l’exception de Fatima Houda-Pepin, sont systématiquement relégués dans les pages intérieures du Devoir, pour ne citer que ce journal. Exemple : l’appui à la charte de la Fédération interprofessionnelle de la santé au Québec, regroupant 62 000 infirmières, n’a pas eu l’honneur d’une manchette de la une.
Même traitement pour les universitaires et profs de l’Université de Montréal et de l’UQAM contredisant les recteurs Breton et Proulx, tous deux accusés d’avoir proclamé faussement une « unanimité » inexistante, sans consulter leur corps professoral ni leurs commissions des études.
Ces biais médiatiques ne font qu’illustrer la croisade de certains de nos journalistes, « islamisés » sans doute à leur insu, contre la charte de la laïcité de Pauline Marois et, par ricochet, contre son gouvernement. D’ailleurs, les médias sont toujours une cible de choix, voire les premiers intoxiqués par les propagandistes de l’islam radical. Les nôtres ne font pas exception. Pour pasticher Lise Payette, ma blogueuse préférée, nos journalistes me paraissent sous hypnose dans cette affaire.
À ceux parmi nos candides qui nieraient la réalité de l’influence islamiste à l’œuvre chez nous, citons, comme l’a fait un Philippe Couillard à moitié repenti, ces plaques d’immatriculation québécoises découvertes dans une cache des djihadistes syriens combattant la dictature laïque de Bachar al-Assad. Abandonnées là sans doute par des djihadistes québécois inspirés par le Je me souviens, recrutés et fanatisés par al-Qaida, puis envoyés au « front ».
Plus aberrante ( ou loufoque ), la décision des pharmacies Pharmaprix, propriété des financiers de Toronto, et des boutiques du centre-ville de Montréal, comme Future Shop, Aldo, et même la SAQ ! de bannir ces arbres de Noël chrétiens et païens pour ne pas nuire à leurs négoces.
Pareille censure montre bien que l’islamisation rampante, c’est comme la peste, tous en sont atteints. « C’est rendu que le multiculturalisme anglo-saxon permet le niqab, le kirpan et les signes religieux, mais notre sapin de Noël ne serait pas permis ? Il y a des limites à l’absurdité ! » avait grogné Pauline Marois, en 2011, quand un bureaucrate d’Ottawa avait commandé à ses sous-fifres de Montréal de ne pas dresser d’arbres de Noël à l’édifice fédéral Guy Favreau, boulevard René Lévesque.
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