samedi 14 décembre 2013

État et religion en Israël

Il est temps de parler un peu de l'état d'Israel... qui sont-ils vraiment ?

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Claude Klein

État et religion en Israël

Pouvoirs n°72 - Israël - janvier 1995 - p.7-16

La structure des relations entre l’État et la religion en Israël est particulièrement difficile à démêler. Elle repose sur l’existence d’un certain nombre de règles d’inspiration religieuse et quasi religieuse (le statut personnel, le repos hebdomadaire, la loi du retour). Si, en principe, une formule politique de statu quo a été adoptée dès la création de l’État (1948), celle-ci n’est pas toujours en mesure d’éviter les crises qui se cristallisent autour de telle ou telle cause célèbre. Dans l’analyse de l’évolution des rapports de force, il convient de ne pas privilégier les seules données électorales, mais de tenir compte de l’identification à certaines valeurs religieuses d’une partie de la population considérée comme laïque.

Le retour du délit de blasphème

L'ONU veut criminaliser les opinions critiquant l'Islam.

La religion musulmane formule des revendications qui vont très loin. Toutes les religions le font, bien sûr, dans là mesure où elles prétendent connaître et être capables d'interpréter les souhaits d'un être suprême. Mais l'Islam se pose comme l'ultime révélation de la parole de Dieu, l'aboutissement de l'ensemble des allusions à la vérité qui ont été accordées à toutes les autres confessions, disponible sous la forme du texte parfait qu'est le Coran.

Si on a parfois l'impression qu'une telle revendication revêt un caractère implicitement autocratique voire totalitaire, il ne vient peut-être pas d'une lecture fondamentaliste du livre sacré, mais de la religion elle-même. Ce sont en tout cas les musulmans du «courant dominant», regroupés sous l'égide de l'Organisation de la conférence islamique, qui exigent de l'ONU, que l'Islam soit non seulement autorisé à faire des revendications autocratiques, mais qu'il bénéficie d'une protection officielle contre toute critique.

Rédigée au second degré, dans le jargon des droits de l'homme et de l'opposition à la discrimination, la Résolution 62/154 des Nations unies sur «La lutte contre la diffamation des religions», cherche au fond à étendre la protection non pas aux êtres humains, mais aux opinions et aux idées, en accordant à celles-ci une immunité exclusive contre toute «offense».

Le préambule est bourré d'hypocrisies, comme dans ce délicieux paragraphe, selon lequel l'Assemblée générale de l'ONU «souligne qu'il importe de multiplier les contacts à tous les niveaux afin d'approfondir le dialogue et de renforcer l'entente entre des cultures, religions, convictions et civilisations différentes, accueillant avec satisfaction à cet égard la Déclaration et le Programme d'action adoptés par le Mouvement des pays non alignés à sa Réunion ministérielle sur les droits de l'homme et la diversité culturelle, qui s'est tenue à Téhéran les 3 et 4 septembre 2007.»

Je crois savoir où nous allons avec cela. (D'ailleurs, je regrette sincèrement de ne pas avoir pu assister à cette réunion et de ne pas vous livrer des informations plus directes sur les saveurs culturelles riches et variées qui l'ont marquée. Je n'ai, hélas, pas pu obtenir de visa.) Les stipulations qui suivent ce préambule au style boursouflé sont de plus en plus tendancieuses à mesure que la résolution se développe. Par exemple, le paragraphe 5 nous dit que l'ONU «se déclare [...] profondément préoccupée par le fait que l'islam est souvent et faussement associé aux violations des droits de l'homme et au terrorisme», tandis que le paragraphe 6 «note avec une vive inquiétude que la campagne de diffamation des religions et le stéréotypage ethnique et religieux des minorités musulmanes se sont intensifiés depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001.»

Vous voyez un peu la perfidie? Au moment où cette résolution doit être renouvelée comme chaque année aux Nations unies, le principal État qui la soutien (le Pakistan) passe un accord avec les talibans pour fermer les écoles de filles dans la Vallée de Swat (situé à environ 130 kilomètres de la capitale, Islamabad) et soumet les habitants à la loi de la Charia. Cette capitulation intervient directement à la suite d'une terrible campagne de violences et d'intimidations (il y a même eu des décapitations publiques). Mais, attention, on ne doit pas mentionner la religion de ceux qui mènent cette campagne, de peur qu'on «associe» la foi aux violations des droits de l'homme et au terrorisme.

Dans le paragraphe 6, il y a une tentative manifeste de confondre l'ethnicité et l'allégeance religieuse. Cette insinuation est en fait essentielle à l'ensemble du projet échafaudé par l'ONU. Si on place la religion et l'origine ethnique sur le même plan, on peut insidieusement appliquer à la religion les condamnations qui découlent naturellement du racisme. La stratégie est maladroite, mais elle fonctionne: le terme inutile et vide de sens «islamophobie», aujourd'hui largement utilisé pour faire du chantage moral, témoigne de son succès. Pour être précis, une phobie est une peur ou une aversion irraisonnée et invincible.

Sans qu'il s'agisse de phobie, certains d'entre nous peuvent expliquer avec lucidité et calme pourquoi la «foi» est à leurs yeux la plus surfaite des vertus. Le débat serait aussi bien moins négatif et confus si, par exemple, le Pakistan n'avait pas affirmé à maintes reprises que la religion peut constituer la base de la nationalité. Une affirmation scandaleuse qui est depuis longtemps discréditée. Ce sont ces amalgames absurdes qui sont responsables des rapprochements entre religion et origine ethnique.

Par ailleurs, ce serait aussi moins compliqué si les Hadiths de l'islam n'imposaient pas la peine de mort à tous ceux qui tenteraient d'abandonner l'Islam. On pourrait ainsi savoir avec quasi-certitude qui est un vrai croyant et qui ne l'est pas. Et dans le cas du voile ou du voile pour les femmes, qui le porte de son plein gré et qui est forcée par sa famille. Au lieu de tenter de régler les conflits internes de l'Islam ou de s'attaquer à d'autres questions graves comme le massacre de chiites par des sunnites (et vice versa), la profanation des lieux saints de l'Islam par des malfaiteurs musulmans ou encore la discrimination contre les Ahmadis par d'autres musulmans, la résolution de l'ONU veut amener tout le déni qui trouve son origine dans le monde islamique au cœur de la démocratie contemporaine, héritée des lumières et dans laquelle les individus ont par-dessus tout des droits, pas les religions.

Voyez où nous mène le langage ampoulé du paragraphe 10. Après une brève mention du soutien à la liberté d'expression, il se poursuit ainsi: «l'exercice [de ces droits] s'accompagne de responsabilités et devoirs spéciaux et peut faire l'objet de restrictions prescrites par la loi et exigées par le respect des droits ou de la réputation d'autrui, la sécurité nationale et la sûreté publique, la santé ou la morale publique et le respect des religions et des convictions.»

Le fond de cette prose artificielle est aussi laid que la forme qui l'exprime: attention à ce que vous dites, parce que notre intention déclarée est d'ériger en crime les opinions qui contredisent la seule vraie foi. Ne venez pas dire un jour qu'on ne vous a pas averti!

Christopher Hitchens

L’opposition à la charte des valeurs justifie le recours à l’indépendance


Il va dans l’intérêt du gouvernement actuel d’imposer une Charte des valeurs ferme et stricte à l’avantage des seules valeurs canadiennes-françaises, celles du peuple fondateur, celles du peuple menacé d’assimilation et de disparition par les anglophones et les allophones.

Cette Charte devrait accorder une préférence représentative maintenant tous les signes de notre tradition catholique à l’exclusion de toutes les autres, signes qui doivent être conservés pour leur valeur historique, patrimoniale, traditionnelle et par respect de la foi de ceux qui l’ont encore. Ces signes font partie des éléments identitaires de notre peuple que nul n’a le droit de chercher à altérer à des fins inavouables, par soumission à des étrangers qui se comportent en envahisseurs qui cherchent à imposer leurs diktats au lieu de s’intégrer.

La population francophone s’est prononcée majoritairement à 77% contre toute forme d’accommodement ethnique sans aucune trace d’équivoque. C’est un signe évident que les Québécois tiennent avec raison à ce qu’on respecte les fondements de leur identité collective. Nous n’avons à reculer ni à céder à quoi que ce soit sous aucun aspect, ni maintenant ni jamais.

Par ailleurs, les protestations iniques du fédéral, des anglophones et des allophones entraîneront un bras-de-fer insoluble entre les Québécois et leurs opposants qui justifiera le recours au référendum sur la souveraineté dans le but de permettre d’appliquer la Charte des valeurs dans un pays du Québec enfin devenu indépendant. La nation des Louis Cyr, des Victor Delamarre et des 6 frères Baillargeon saura bien se défendre.

On remarque les réaction négatives anti-québécoises dans les médias et groupes de pression du monde anglophone et allophone ligués comme toujours contre nous dans un dénigrement constant, sans oublier les habituels médias fédéralistes québécois. Ces opposants démontrent clairement qu’ils se placent dans le camp opposé au Nous. Mais retournons cette opposition à l’avantage de la cause indépendantiste.

En effet, comme l’appui à l’indépendance fait actuellement une remontée spectaculaire à 40%, il ne manque plus que 11% du vote pour que le Oui l’emporte. Profitons de l’élan actuel positif en réaction à l’aberration des demandes d’accommodements ethniques pour faire briller l’idée de l’indépendance de tous ses feux, en la présentant comme solution concrète, rapide et définitive à cette menace à notre identité. Que chaque indépendantiste convainque un seul parent, ami, collègue, voisin ou indécis, et la victoire est à nous. Même que mathématiquement parlant, 40% x 2 = 80% !
Si le gouvernement fédéral, les anglos et allos veulent contester en cours la primauté de notre droit à la préservation de notre peuple, c’est là une justification valable pour se séparer de ceux qui ont juré notre perte.

Il est rassurant et réjouissant de constater que les pays occidentaux sont tous en train de se ressaisir et d’aller dans le même sens que les Canadiens-français le veulent aussi. C’est enfin le début de la fin de cette ère honteuse de la doctrine du multiculturalisme d’état imposée et de ses effets désastreux sur les sociétés modernes et évoluées.

Le règlement équivalent français interdisant le port du voile fut considéré comme sévère par les élites déconnectées au début mais fonctionne maintenant très bien. Que notre Charte soit encore plus tranchée en signe d’affirmation nationale et d’affirmation de nos principes d’égalité qui doivent avoir préséance selon la volonté du peuple.

Un nouveau pays à l’image de ce que nous avons toujours été, visant la préservation de notre identité collective historique, peut-on rêver quelque chose de plus beau et noble comme idéal ?

Réjean Labrie
Références des 77% contre les accommodements, des 40% pour le Oui : 
http://informationsurlapolitique.blogspot.ca/2013/08/sondageaccommodements-religieux-appui.html


Non à l'islamisation de la planète

Merci Jamie Ganley de Facebook pour ce reportage.
Ça se passe en France mais c'est à la télé Russe que l'on en parle, car les socialistes français ont tout simplement banni ces images!

Le Canada devenu un corps étranger au Québec

L’appui à l’indépendance monte en flèche
Réjean Labrie
Mon intuition me trompe rarement. Elle m’a inspiré l’un des tout premiers articles portant sur l’effet positif du débat sur la Charte des valeurs sur l’appui à l’indépendance (http://vigile.net/L-opposition-a-la...).
Mon idée était d’utiliser comme tremplin vers l’indépendance l’opposition de la fédération canadienne à la volonté du peuple québécois d’établir librement ses priorités en matière de valeurs communes pour le bien-vivre ensemble.
On dénote un sain regain de la notion de valorisation de l’identité collective canadienne-française par les Québécois de souche tandis que ceux venus d’ailleurs ont plus que jamais l’opportunité d’adhérer pleinement à notre identité culturelle collective.
Tout cet engouement autour de la Charte a produit comme je l’avais pressenti une remontée notable de l’appui à l’indépendance qui a bondi en flèche pour atteindre 44%, un sommet depuis longtemps.
Il ne reste plus que 7% des gens à convaincre sur le 56% qui reste, ce qui m’apparaît très faisable au cours des 6 prochains mois.
Le président du Conseil du trésor, M. Stéphane Bédard précise : "la Charte de la laïcité, ainsi que d’autres actions posées par le gouvernement, comme les « mesures d’intégrité », insufflent un élan de confiance et de fierté aux Québécois, ce qui peut favoriser l’option souverainiste".
M. Jean-François Lisée, pour sa part, affirme : "les Québécois tiennent à prendre des décisions pour et par eux-mêmes, que ce soit en matière de politique économique, de représentation à l’étranger, de relations avec les syndicats ou en ce qui a trait à la relance de la ville de Montréal. La simple évocation du gouvernement fédéral dans ces dossiers traduit un malaise".
Dans la psyché des Québécois, « le Canada devient de plus en plus un empêchement de prendre des décisions », a-t-il constaté.
Le meilleur ingrédient pour dépasser la barre des 50% sera l’addition des recours légaux fédéraux et des organisations multiethniques pro-multiculturalisme qui atteindront un point culminant dans les mois suivant l’adoption de la Charte.
Les Québécois comprendront alors clairement que le Canada est véritablement devenu un corps étranger, un poids mort, un empêcheur de tourner en rond autour du soleil en tant que pays libre.
Ce sera alors le bon moment de confirmer le désir légitime de la population québécoise de se prendre en main par l’accession à l’indépendance.
http://www.vigile.net/Le-Canada-devenu-un-corps-etranger

Québec : Qui est derrière le rassemblement anti-Charte prévu aujourd'hui?

 


Aujourd'hui se tiendra au Palais des congrès de Montréal l'ultime protestation des militants contre la Charte de la laïcité. Ce sera leur dernier événement d'envergure avant le début de la Commission parlementaire. Qui y participera?
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"Nous avons réservé une salle pour des milliers de personnes."
- Association Bel-Agir
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On peut classer les *personnalités* invitées par Bel-Agir en quatre catégories: la Ligue islamique mondiale, la société des Frères musulmans (sunnites), le cléricat chiite, et les infidèles.
Les deux branches (sunnites et chiites) se sont scindées suite à un conflit autour de la succession du califat après la mort de Mahomet. Elles s'entretuent en Syrie, au Liban et en Irak, mais savent s'allier au Québec et ailleurs pour promouvoir l'islam.
La Ligue islamique mondiale basée à La Mecque, qui finance l'exportation de la charia partout dans le monde à coup de milliards $, regroupe tant des sunnites que des chiites.



 
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Le cheikh Sayed Fawaz est le représentant de la Ligue islamique mondiale au Canada. Il n'est pas sur la liste des personnalités invitées au rassemblement, mais il a été inséré dans le tableau en raison de sa fonction cruciale. Le Cheikh Bukhari, imam de la mosquée St-Laurent (la première et la plus grande mosquée du Québec), envoyé ici par la Ligue islamique mondiale, prendra cependant la parole.

LES FRÈRES MUSULMANS
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Les islamistes vont faire parader quelques mécréants de service afin de donner un caractère inclusif à leur événement. Il y a aura l'ancien maire de Huntington, Stéphane Gendron, la professeur Denise Helly, ainsi que le sociologue Jean Dorion (à droite, avec Samer Majzoub).
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Rupinder Singh, président de l'Association Sikh Vision, qui a participé à la manifestation contre la Charte organisée par Elmenyawi et Charkaoui, sera aussi présent.
Singh
J'ignore pour le moment où placer Haroun Bouazzi, le président de AMAL-Québec, et le cheikh Khaled Albaqqar, l'imam de la Mosquée Al-i’itissam.
Nazem El Husseini, président de la Muslim Students Association (MSA) de l'Université McGill, fait partie des personnalités invitées. Les MSA en Amérique du Nord sont une créature des Frères musulmans.
Un tableau relatif au cléricat chiite sera publié plus tard.

Le féminisme islamique à l'épreuve des révolutions arabes



La Charia menace toutes les femmes, musulmans et non-musulmans

Traduction google : 

"L'expérience occidentale de femmes qui travaillent à l'extérieur de leurs maisons a prouvé ses effets négatifs". C'est selon un article intitulé «Méthodes de femmes d'occidentalisation et de ses effets» sur Islamweb, un site qui se décrit comme de plus en plus conscience de la "mission de l'Islam". L'article poursuit en décrivant comment à peu près tout ce mal dans le monde est le résultat des femmes égoïstes qui veulent travailler et comprend la déclaration extraordinaire: «les femmes déviantes sont des incubateurs de toutes les formes de mal». Ce n'est certainement pas une attitude qui est exclusif à un petit nombre de musulmans, mais les attitudes aux femmes peut exposer un grand trou béant entre les sociétés occidentales et islamiques et les normes sociales. Il est aussi un combat très important dans tout «choc culturel». Lorsque l'islamisme a renforcé son emprise sur le Moyen-Orient après le printemps arabe l'un des premiers actes de nouveaux gouvernements islamistes était de restreindre les droits des femmes - il était une priorité, tout comme il est une priorité parmi les islamistes ici.
Le  Conseil de la charia islamique  (ISC) conseille principalement sur ​​les questions de droit de la famille et donne aux femmes des conseils inexacts sur la loi relative à la violence domestique.Dans un rapport secret filmé par Panorama , Suhaib Hasan - un haut dignitaire religieux à l'ISC qui a déjà appelé à la lapidation et l'amputation d'être présenté à la Grande-Bretagne - à tort dit une femme, elle devra quitter sa maison si elle a signalé la violence conjugale à la police . Il a également demandé si son mari a laissé des traces sur son corps quand il l'a frappée (c'est la ligne - la charia permet aux hommes de frapper leurs épouses à condition qu'ils ne laissent aucune trace visible de lui). Haitham al-Haddad, un autre conseiller à l'ISC est sur ​​le disque comme disant: «un homme ne doit pas être demandé pourquoi il a frappé sa femme". Au cours devant le Tribunal d'arbitrage musulman, deuxième plus grande organisation de la charia en Grande-Bretagne derrière l'ISC, un porte-parole a déclaré à la BBC qu'il était engagé dans des discussions avec le Service des poursuites de la Couronne et de la police pour demander une "autre forme de résolution" pour les cas de violence conjugale pour les musulmans ; dans le but d'établir un système complet de droit de la famille fondée sur la charia est ouvertement reconnu.
La violence domestique n'est pas le seul domaine du droit de la famille de la charia qui inquiète cependant. Les femmes ont peu droit de divorcer sous la charia, les enfants vont à la garde des pères à partir d'un âge prédéfini (quelles que soient les circonstances), et le viol conjugal a été décrit comme «impossible» par le président de l'ISC Maulana Abu Sayeed. Alors, quelle est la réponse à tout cela? Condamnation sans équivoque absolue? Pas le moins du monde. Au lieu de cela, nous avons respecté les chiffres comme Rowan Williams réitèrent son blanc-lavage de droit de la famille de la charia au Temple Church dans Fleet Street récemment. Il a de nouveau fait allusion à l'intégration future de la charia quand il a dit "il faut rendre des comptes et professionnel d'une manière qui la mise en place juridique et l'autorité légale est le mieux placé pour faire avancer". Il n'est bien sûr pas le seul personnage public à assainir la charia. Ancien Lord Chief Justice Nicholas Phillips fait aussi valoir qu'il n'y a "aucune raison principes de la Charia, ou tout autre code religieux, ne doivent pas servir de base à la médiation ou d'autres formes de règlement extrajudiciaire des différends". Aucune raison? Cela devrait nous inquiéter.
Comme un militant anti-charia, l'un des commentaires les plus fréquents que j'entends, c'est que la charia est «leur culture» et essentiellement, il n'a rien à voir avec moi - ce n'est pas de mes affaires.Si je me plains de la légitimation accrue de ce système juridique profondément misogyne, je suis traité comme si c'est moi qui est la cause du problème. Il ya quelques jours, j'ai été invité par un syndicaliste pourquoi je me sentais charia était une priorité. Je l'ai informé que je crois que les mauvais traitements de la moitié de l'humanité est en effet une question importante. On m'a dit: «Je suis une femme et il ne me touche pas". Il s'agit d'une réponse choquante à bien des niveaux.Tout d'abord, il s'agit d'un «Je suis bien Jack" l'attitude dégoûtante qui abandonne ceux que nous jugeons différente à un ensemble de lois que nous ne voudrions appliquer à nous-mêmes. Voilà pour la solidarité humaine! Mais ce n'est pas le seul point important, le droit charia n'affecte elle, comme elle me touche et chaque femme.
La charia est en train de revenir en arrière sur les droits durement acquis pour les femmes de l'Ouest. Il s'agit d'un système qui traite les femmes comme des humains de seconde classe qui devraient être obéissant et qui, si elles sont battues, ne se sont à blâmer. Le Panorama , le conseiller du Conseil islamique de la charia a demandé deux fois le journaliste infiltré ce qu'elle avait fait pour mériter cette violence). Cette s'infiltre dans le discours public et la discussion juridique et au lieu d'être condamné, il est promu et normalisée. C'est un problème pour les femmes, si elles sont ou non musulmans.
Il est une menace encore plus directement les femmes occidentales de certains musulmans, cependant, et un autre exemple de ce qui est considéré récemment en Australie. Un magistrat, il a été contraint de modifier ses actions pour accueillir un homme musulman qui a refusé de se lever quand elle entra dans la chambre. Selon les rapports, Mohammad Issai Issaka, accusés de sédition à Sydney en 2012, refusé de se lever pour le magistrat, parce qu'elle était une femme et de le faire serait contre sa religion. En fin de compte, un «compromis» a été conclu par lequel Issaka se promenait dans la salle d'audience après le magistrat et partir avant elle.
Ce n'est pas la première fois, un tel «compromis» ont été réalisés.
En Italie, un hôtel 5 étoiles à Venise est également parvenu à un "compromis" quand une employée musulmane a refusé de prendre les commandes de la patronne. Au lieu d'être tiré comme il aurait dû l'être, l'hôtel a engagé un homme pour prendre les commandes de la patronne et les relayer à l'employé.
En Espagne, les agents d'application des parcomètres femmes ont été retirés d'une zone à Palma de Mallorca suite d'un harcèlement de membres d'une mosquée locale qui a insisté pour que seuls les hommes doivent y travailler. Les femmes ont été remplacés par une équipe exclusivement masculine.
Les femmes partout dans le monde devraient se soucier à ce sujet - que ce que quelqu'un qui ne veut pas voir les progrès des femmes mis en renverser. Le fait même que les femmes non-musulmanes devraient modifier leurs méthodes de travail pour accueillir misogynes islamiques est une évolution très inquiétante, et que cette misogynie est considéré comme valable et respectable est encore plus inquiétant encore.
Les femmes, toutes les femmes, doivent être très conscients du fait que quand il s'agit d'un conflit entre leurs droits et de la sensibilité religieuse ou culturelle, l'opinion dominante est que nous ne sommes pas importants. L'islamisme est à la hausse partout dans le monde, et le monde occidental ne fait pas exception. Lorsque l'islamisme se répand, les droits des femmes sont attaqués et les droits des femmes non-musulmanes ne font pas exception.
En réponse à la question mètre de préposé en Espagne, un porte-parole du syndicat a déclaré: «Il est inacceptable que dans une société libre et démocratique, les femmes sont empêchés de faire leur travail parce qu'elles sont des femmes." Ce message doit être crié sur tous les toits, et la religion ou la culture ne peut pas changer son contenu. Sur la question des droits et de l'égalité des femmes, il ne peut y avoir aucune exception.
Anne Marie Waters est porte-parole de la loi One for All campagne et membre du Conseil de la National Secular Society. Elle est un écrivain et conférencier sur la démocratie et les droits humains, et milite pour l'égalité des sexes et à la fin relativisme culturel et religieux.

vendredi 13 décembre 2013

Message à nos frères et soeurs musulmans



Déclaration de Saint-Petersburg


Voici une déclaration qui a été signée à Saint-Petersburg, en Floride, en 2007 par un groupe de musulmans. Je l’endosse totalement et je l’offre à mes amis musulmans de bonne foi.
[1] Nous sommes des musulmans laïques, et des personnes laïques de sociétés musulmanes. Nous sommes croyants, sceptiques ou non croyants, réunis par une grande lutte, non pas entre l’Occident et l’Islam, mais entre le libre et le non-libre.
[2] Nous affirmons la liberté inviolable de la conscience individuelle. Nous croyons en l’égalité de tous les êtres humains.
[3] Nous insistons sur la séparation de la religion de l’État et le respect des droits humains universels.
[4] Nous trouvons des traditions de liberté, de rationalité et de tolérance dans la riche histoire des sociétés préislamiques et islamiques. Ces valeurs ne font pas partie de l’Ouest ou de l’Est, car elles sont le patrimoine moral commun de l’humanité.
[5] Nous ne voyons pas le colonialisme, le racisme, ou une soi-disant "islamophobie" dans la présentation de pratiques islamiques à la critique ou de condamnation quand elles violent la raison humaine ou de l’être humain.
[6] Nous appelons les gouvernements du monde entier à :
- rejeter la charia, les tribunaux de fatwas, le pouvoir religieux et la religion sanctionnée par l’État sous toutes leurs formes ;
- s’opposer à toutes les sanctions pour blasphème et apostasie, conformément à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ;
- éliminer les pratiques telles que l’excision, les crimes d’honneur, le voile forcé et le mariage forcé, et la suite de l’oppression des femmes ;
- protéger les minorités sexuelles et de genre de la persécution et de la violence ;
- effectuer la réforme de l’éducation sectaire qui enseigne l’intolérance et le sectarisme envers les non-musulmans ;
- favoriser un espace public ouvert à toutes les questions qui peuvent être discutées sans coercition ni intimidation.
[7] Nous exigeons la libération de l’islam de sa captivité aux ambitions totalitaires d’hommes avides de pouvoir et les restrictions rigides de l’orthodoxie.
[8] Nous enjoignons les universitaires et penseurs du monde entier à se lancer dans un examen sans peur des origines et des sources de l’islam et de promulguer les idéaux de la recherche scientifique et spirituelle libre à travers la traduction interculturelle de l’édition et des médias de masse .
[9] Nous disons aux croyants musulmans : il y a un avenir noble pour l’islam comme foi personnelle, pas une doctrine politique ; pour les chrétiens, juifs, bouddhistes, hindouistes et tous les membres des communautés religieuses non musulmanes : nous sommes avec vous citoyens libres et égaux ; et aux non-croyants : nous défendons votre liberté et votre droit à la dissidence.
[10] Avant d’être membre de la Oumma, du Corps du Christ ou du peuple élu, nous sommes tous membres de la communauté de conscience, des gens qui doivent choisir pour eux-mêmes.
Adopté par les délégués au Sommet laïque de l’islam, Saint-Pétersbourg , Floride 5 Mars 2007
Approuvé par :
Ayaan Hirsi Ali, Magdi Allam, Mithal Al-Alusi, Shaker Al-Nabulsi, Nonie Darwish, Afshin Ellian, Tawfik Hamid, Shahriar Kabir, Hasan Mahmud, Wafa Sultan, Amir Taheri, Ibn Warraq, Manda Zand Ervin Banafsheh Zand-Bonazzi.
N.B. Compte tenu de ce qui précède, on comprend aisément pourquoi nous devons comme citoyens et comme indépendantistes appuyer sans réserve le projet de loi no 60 sur la laïcité déposé par le gouvernement Marois. Je lance donc un appel à nos amis musulmans de nous accompagner dans la démarche de notre gouvernement.
http://www.vigile.net/Message-a-nos-freres-et-soeurs

Lettre ouverte aux indépendantistes « purs et durs »

La tentation du nouveau départ



L’auteur d’une longue analyse publiée mercredi dans la Tribune libre de Vigile , Luc Bertrand, semble presque regretter que le Québec soit dirigé par un gouvernement du Parti Québécois. Ses arguments, souvent entendus ailleurs, reprennent ceux des militants que la télé fédérale se plaît à nommer les « purs et durs », par opposition aux péquistes impurs qui « font de la politique et ne cherchent qu’à être élus ». C’est comme reprocher à un marteau de ne pas être une scie.
Depuis quatre ou cinq ans, notre correspondant pur et dur a souvent proposé de créer une nouvelle force politique hors du PQ. Il faut repartir à zéro, on ne peut plus compter sur cette formation indépendantiste, soutient-il. Mais les faits sont têtus, l’immense majorité des membres et électeurs du Parti québécois continuent de soutenir le plus important parti populaire du Québec. Ils ont de la mémoire et se souviennent sans doute que d’autres sirènes ont déjà chanté cet hymne à la division du vote indépendantiste devant les mener à la victoire.
Ce n’est pas si simple de fonder un nouveau parti ou un mouvement politique comme le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN). Il en faut du temps et des efforts avant de recruter des milliers de membres pour avoir de solides assises dans toutes les régions du Québec. L’un des pionniers du RIN, Marcel Chaput, a quitté les rangs de ce mouvement en décembre 1962 pour fonder le Parti républicain du Québec (PRQ). L’aventure a été de courte durée, le PRQ a disparu l’année suivante alors que le RIN se transformait à son tour en parti politique. Le virus de la division atteint aussi le RIN en 1964 lorsqu’un groupe de droite se détache du parti pour fonder le Regroupement national (RN).
Le RN forme une alliance avec les créditistes du Québec et devient le Ralliement national, union qui sera plus tard dirigé par le député indépendant Gilles Grégoire, un ancien du groupe de Réal Caouette. Son RN connaît lui aussi une vie plutôt brève et finit par se joindre au MSA de René Lévesque pour ensuite créer le Parti québécois. L’élan de cette nouvelle formation est telle que le RIN décide rapidement de se saborder en incitant ses membres à se joindre au PQ en 1968. Il a fallu encore dix ans de travail avant que le PQ prenne finalement le pouvoir le 15 novembre 1976, soit 17 ans après la naissance de l’Alliance Laurentienne, le mouvement indépendantiste mis sur pied par Raymond Barbeau en 1959.
D’autres purs et durs ont été des compagnons de route du PQ pendant des années mais un profond malaise s’est installé entre les deux ailes du parti après l’échec du référendum de 1980 et le flirt de René Lévesque avec le beau risque de Brian Mulroney. L’échec de l’accord mort-né de Meech, la création du Bloc québécois, la défaite du référendum en 1995, l’arrivée au gouvernement de Lucien Bouchard et plusieurs autres secousses ont tour à tour secoué le parti . Le doute sur la volonté de « Saint-Lucien » de poursuivre la lutte a accentué le schisme. Des groupuscules prônant des réformes sociales davantage que la liberté du pays ont rompu avec le mouvement indépendantiste pour fonder Québec solidaire. Cette coalition de gauchistes a rapidement tourné ses canons vers le PQ plutôt que vers le fédéralisme, minant ainsi les chances du parti de prendre le pouvoir. Puis ce fut la dégringolade avec André Boisclair, le doute continuant de s’étendre dans les rangs.
Avec l’arrivée de Pauline Marois à la tête du Parti québécois et l’adoption de sa politique de gouvernance souverainiste, le PQ a cessé de faire de la stratégie sur la place publique. Malgré la défaite des troupe de Jean Charest et la multiplication des scandales qui éclaboussent sa formation et ses complices, le PQ a été incapable d’obtenir un gouvernement majoritaire. De nombreux militants soutiennent que cette courte victoire est attribuable au fractionnement du vote anti-PLQ entre trois formations plus ou moins souverainistes. L’avenir du gouvernement Marois sera de nouveau entre les mains de ces petits partis aux prochaines élections. Dans cette perspective, réchauffer encore l’idée de « repartir à zéro » semble carrément surréaliste. Cela ressemble fort à du masochisme, voire de l’autodestruction.
Chacun reconnaît ici que le PQ est loin d’être parfait, mais il a porté au pouvoir un gouvernement formé d’indépendantistes qui posent des jalons et font avancer la cause. En fait-il autant que nous le souhaitons ? Non. Doit-il aller au-delà des discours et poser des gestes d’affirmation nationale ? Sans doute. N’est-ce pas ce que fait la Charte de la laïcité avec son rejet de la doctrine multiculturelle d’Ottawa ? Doit-il aussi expliquer encore et toujours pourquoi nous devons faire le pays ? Certainement. Il doit convaincre les Québécois de renoncer à ce système de nature coloniale. Nous mener vers la liberté. Serions-nous plus en mesure d’y arriver en étant tous réunis dans une grande coalition indépendantiste ? Poser la question c’est y répondre.
Plutôt que d’entretenir la chimère du perpétuel recommencement on peut, par exemple, se joindre au SPQ Libre et pousser le PQ pour l’amener à faire davantage qu’un bon gouvernement provincial. Faire élire des candidats qui nous ressemblent et lui rappeler constamment ce que disait Pierre Bourgault : « Nous ne voulons pas être une province comme les autres, nous voulons être un pays comme les autres ».
http://www.vigile.net/Lettre-ouverte-aux

Un musulman vietnamien nous parle d’écologie

Il y a des liens très intéressants entre l'islam et l'écologie.

L'islam est indissociable de l'écologie.
Et là franchement je comprends pas trop, parce que c'est pas avec les musulmans qu'on a ici, tu sais ... barbus, djellaba ... Air Max ...
 


    

jeudi 12 décembre 2013

La contre-campagne féminine : A propos du suffrage féminin


Documents of Québec History / Documents d'histoire du Québec
La contre-campagne féminine : A propos du suffrage féminin.
[1922]

Le Canada de samedi annonçait que les initiatrices du mouvement en faveur du suffrage féminin se proposent de faire déposer l’Assemblée législative un projet de loi en forme. Il ajoutait qu'un « comité local sera organisé dans chaque comté de la province dans le but de poursuivre  une campagne systématique et énergique afin  d'en arriver à un résultat unanime si possible ». A l’heure où nous écrivons ces lignes (lundi matin), rien n'est encore venu contredire ces deux assertions. Elles devront donc inciter les femmes qui ne veulent pas du suffrage à appuyer avec netteté et ensemble le mouvement contre. Autrement, il y aurait danger que les quelques manifestations pour qui se sont déjà produites fissent illusion sur le sentiment de l’immense majorité des femmes de la province. (Il est d'ailleurs très probable que l'opposition n’est point confinée aux milieux canadiens-français. On nous affirme qu'à Québec la pétition abondamment signée par les Canadiennes françaises a recueilli sa part de signatures anglaises. Il est intéressant, à ce propos, de noter que la Winchester Press disait récemment: « Nous croyons que la grande majorité des femmes de l’Ontario préféreraient n’avoir pas le suffrage » et quel'Orillia Packet, autre journal ontarien, ajoutait:  «Nous ne croyons pas qu'une femme sur dix désirât le suffrage et des milliers d’entre elles seraient maintenant très heureuses (heartily glad) d’en être débarrasées. »)

En fait, les femmes qui font campagne contre le suffrage n'auraient pas dû avoir à se mêler d'une pareille besogne. Le sentiment traditionnel, chez nous, le souci de garder à chacun sa place normale auraient dû être suffisamment forts, assez énergiquement manifestés pour leur éviter cette corvée, qui doit profondément leur répugner. Mais c’est un fait que l’état des mœurs n’est pas tel qu’il ait pu la leur épagner. L’attitude du premier ministre est là-dessus particulièrement significative. Nous le constatons sans la moindre intention désagréable à l’endroit de M. Taschereau, uniquement comme symptôme. La solidarité ministérielle est l'une des assises de notre régime politique. Sur toute question d'intérêt général, le cabinet a sa politique — agriculture, colonisation, voies ferrées, etc. Un ministre qui ne partage pas là-dessus l'avis de son chef n'a d'autre alternative que de remiser ses opinions pour des jours meilleurs ou de sortir du cabinet. Sur cette question du suffrage, le premier ministre, qui (avec raison, pensons-nous) est contre, jette tout de suite au premier plan le trésorier provincial, qui est pour et proclame que ses collègues pourront prendre sur ce point l'attitude qui leur conviendra. C'est donc dire que ce problème — nous ne voulons pas l'accuser de manquer de courage — lui apparaît comme d'une importance tellement secondaire qu'il ne vaut point la peine que  le gouvernement, comme gouvernement, prenne sur le sujet l’attitude tranchée qu'il prendrait sur toute question de politique générale. Et pourtant, partisans et adversaires s’accorderont à dire qu'il s’agit d’un problème qui intéresse seulement l’ordre politique, mais l’ordre social et la vie familiale, les sources mêmes de la grandeur nationale.

Encore une fois, nous ne cherchons pas ici de querelle à M. Taschereau; nous ne relevons dans son attitude de neutralité officielle qu’un symptôme de la situation anormale qui a contraint à descendre dans la rue les femmes qui ne veulent pas qu'on les jette dans l'arène électorale. Et, dans cette situation même, nous apercevons la plus forte raison d'aider celles-ci dans la contre-campagne qu’elles ont eu le courage d'entreprendre et qui vient de leur valoir un si haut encouragement.

Les femmes qui ne veulent pas de l'action électorale n'auraient pas dû être obligées de défendre de la sorte leur point de vue; mais puisqu'elles y sont contraintes et qu'elles organisent cette salutaire contre-campagne, le moins que nous puissions faire, c'est de les féliciter et de les aider.

D'après les renseignements que nous avons déjà publiésd'après ceux qui nous ont été personnellement apportés, la contre-campagne prend des proportions considérables. Elle ne fait au reste que donner forme publique et expression directe au sentiment de l'immense majorité des femmes de la province. Là-dessus, nous ne croyons pas que les observateurs désintéressés se puissent faire la moindre illusion. La dernière campagne électorale fédérale — la seule qui ait été faite avec le suffrage féminin généralisé et qui ait donc pu permettre de prévoir les conséquences du  régime — a même rejeté de côté des antisuffragistes un certain nombre de femmes auxquelles la perspective des luttes électorales ne répugnait d'abord point. Nous avons déjà noté en ce sens des exemples topiques. Un Québecois [sic] en vedette nous disait l'autre jour que le nombre des femmes de député (et il s'agit de femmes dont les maris ont largement bénéficié du suffrage féminin) qui ont signé la contre-pétition des antisuffragistes est particulièrement remarquable.

Plus la contre-campagne sera forte, active, généralisée, mieux cela vaudra. On dit que la grande majorité des députés sont fortement opposés au suffrage féminin. Quelques-uns peuvent redouter qu’un vote hostile, si le projet de loi est présenté, leur vaille des représailles féminines. Quelques autres peuvent s’inquiéter de l’exploitation qu'on ferait dans les autres provinces, de ce même vote hostile. Une expression d'opinion nette et générale de la part des femmes de notre province calmera cette double inquiétude.

Souhaitons donc à la contre-campagne féminine le plus large succès. Aidons-la dans toute la mesure de nos forces.

Source: Omer HÉROUX, « La contre-campagne féminine. A propos du suffrage féminin. » Éditorial dans Le Devoir, 20 février 1922, p. 1. Document transcrit par Christina Duong. Révision par Claude Bélanger.


Un peu d'histoire... le droit de vote des femmes

Droit de vote des Québécoises

Pas à pas, la quête des Québécoises pour l’égalité politique



1791 -1849 : Un pas en avant, deux en arrière…

L’Acte constitutionnel de 1791 accorde la qualité d’électeur à certains propriétaires et locataires sans distinction de sexe. C’est ainsi que certaines femmes du Bas-Canada qui ont les qualités requises interprètent cet « oubli » constitutionnel comme une autorisation pour voter. Elles sont, semble-t-il, les seules dans l’Empire britannique à se prévaloir de ce droit . Cependant, l’air du temps n’est pas féministe et l’histoire se charge de ramener les femmes à leurs activités domestiques. Dans La Minerve du 3 février 1834, Louis-Joseph Papineau exprime clairement la mentalité de l’époque : « Il est odieux de voir traîner aux hustings des femmes par leurs maris, des filles par leurs pères souvent contre leur volonté. L’intérêt public, la décence, la modestie du sexe exigent que ces scandales ne se répètent plus » . Tant et si bien qu’en 1849, sous le ministère La Fontaine-Baldwin, on corrige cette « irrégularité historique » en interdisant formellement aux femmes de voter.

1912 - 1922 : Les débuts du mouvement suffragiste

Au Québec, il faut attendre le 20e siècle pour que s’amorce un véritable mouvement de lutte pour l’abolition de la discrimination électorale faite aux femmes. C’est d’abord sur le front fédéral que s’amorce la lutte. En 1912, la Montreal Suffrage Association mobilise ses forces pour l’obtention du droit de vote à ce palier. La cible est atteinte en 1918.
Dans les autres provinces, les suffragettes sont actives. Le Manitoba est la première province à accorder le droit de vote aux femmes en 1916, suivie dans la même année par la Saskatchewan et l’Alberta. En 1917, la Colombie-Britannique et l’Ontario se joignent au mouvement. La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, et l’Île-du-Prince-Édouard autorisent respectivement le droit de vote aux femmes en 1918, 1919 et 1922.
Seules les Québécoises sont exclues de la vie politique et il leur faudra attendre encore plusieurs années pour que leur droit soit rétabli.

1922 - 1940 : La croisade des suffragettes pour l’égalité

  • Les militantes s’organisentLe mouvement suffragiste québécois est essentiellement urbain et l’oeuvre d’une minorité de femmes avant-gardistes pour l’époque.

    C’est en 1922 que le Comité provincial pour le suffrage féminin (CPSF) voit le jour. Les membres de cette organisation sont pour la plupart issus de la Montreal Suffrage Association et de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste. Les militantes anglophones et francophones s’unissent donc pour la même cause. Au début, le Comité est coprésidé par Mme Marie Gérin-Lajoie et Mme Walter Lyman. Une scission intervient au sein du groupe en 1927. Dès lors, deux femmes prennent le leadership du mouvement suffragiste, Idola Saint-Jean avec l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec et Thérèse Casgrain avec le Comité du suffrage provincial qui devient, en 1929, la Ligue des droits de la femme.

  • Les adversairesLa quête pour les libertés démocratiques est longue et la route pavée d’écueils. Les adversaires sont nombreux. Le clergé, les politiciens, les journalistes, la majorité des femmes, bref, la société en général ne souscrit pas à l’idée de voir les Québécoises devenir des citoyennes à part entière. Pour comprendre cette attitude, il faut se rappeler les mœurs et les valeurs véhiculées à l’époque. L’affranchissement politique des Québécoises signifie, pour la plupart des opposants, la fin d’un ordre social dont le fondement repose sur l’exclusion des femmes. Exclusion confirmée dans le Code civil adopté en 1866, lequel consacre, entre autres, l’incapacité juridique des femmes mariées.

    Pour l’essentiel, les arguments contre le droit de vote portent sur la place des femmes au foyer et sur leur rôle de gardienne de la race canadienne-française.

    La lutte des femmes pour le suffrage universel donne lieu à des débats houleux. Les propos suivants traduisent bien les obstacles et les préjugés auxquels sont confrontées les suffragettes :

    « L’entrée des femmes dans la politique, même par le seul suffrage, serait pour notre province un malheur. Rien ne le justifie, ni le droit naturel, ni l’intérêt social; les autorités romaines approuvent nos vues qui sont celles de tout notre épiscopat. » (Propos du cardinal Bégin (source : Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 23).
    « On invoque l’argument de similitude avec les autres provinces, comme si pour certains le progrès consiste à singer ce que font les autres. Québec a ses traditions, ses coutumes et elles sont sa force et sa grandeur. Advenant l’adoption de ce bill, la femme ressemblerait à un astre sorti de son orbite. » (L.-A. Giroux, conseiller législatif (Wellington), extrait des débats du 25 avril 1940 à l’Assemblée législative.)
    « …les Canadiennes françaises risquent de devenir des « femmes publiques », « de véritables femmes-hommes, des hybrides qui détruiraient la femme-mère et la femme-femme ». (Henri Bourassa, fondateur du quotidien Le Devoir, (source : Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 20).
  • La stratégie de combatC’est donc dans ce contexte que la lutte des femmes s’inscrit. Le combat s’organise sur deux axes. D’abord, les militantes initient des opérations médiatiques auprès de la population en général. Manifestations publiques, utilisation des médias, campagnes d’information savamment orchestrées permettent au mouvement suffragiste de « transformer » petit à petit les mentalités et de s’allier une opinion publique largement réfractaire au départ.

    Simultanément à cette opération marketing, elles font du lobbying auprès des parlementaires à l’Assemblée législative du Québec. En 1922, puis à partir de 1927 jusqu’à la victoire, les suffragettes marchent littéralement sur Québec. Chaque année, elles trouvent un parlementaire favorable à leur cause pour parrainer les projets de loi sur le suffrage. C’est le député Henry Miles qui accepte d’introduire le premier de ces projets de loi. De nombreux pèlerinages et quatorze projets de loi sont nécessaires avant de remporter la victoire.

    Soutenu par le premier ministre Joseph-Adélard Godbout, le Projet de loi 18, sanctionné le 25 avril 1940, met fin à la discrimination électorale faite aux femmes. Les Québécoises peuvent désormais voter et se faire élire.

1940 - 2000 : Soixante ans après

Le 25 avril 1940 marque la fin d’une dure bataille et le début d’une ère nouvelle où les femmes poursuivent le combat pour leurs droits et l’amélioration de la société. Toutefois, ce n’est qu’en 1961 qu’elles ont une voix dans l’enceinte parlementaire. Cette voix, c’est Marie-Claire Kirkland-Casgrain. Première femme élue et la première à être ministre, elle fait avancer la cause des femmes en présentant un projet de loi qui, en 1964, met fin à l’incapacité juridique des femmes mariées.
Cependant, la présence significative des femmes à l’Assemblée nationale ne se fait sentir que dans les années 80. Il faut attendre 1985 pour que les candidates élues dépassent la dizaine : 18 en 1985, 23 en 1989 et 1994, pour atteindre finalement 29 aux élections générales de 1998, soit 23 % des sièges.
L’égalité politique des femmes et leur accès au pouvoir ont permis de faire évoluer les lois et d’initier de nombreuses mesures qui ont contribué à l’évolution de la société québécoise. À cet égard, rappelons que depuis l’adoption de la Charte québécoise des droits et libertés en 1975, toute discrimination fondée sur le sexe est interdite.
La lutte des femmes pour leurs droits s’est faite pas à pas où, comme le disait Thérèse Casgrain à propos du combat des femmes pour le suffrage universel : « Si on y met le temps, on arrive à cuire un éléphant dans un petit pot! »

2 octobre 2000

Le 2 octobre 2000, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), le Conseil du statut de la femme, la Commission de la capitale nationale et l'Assemblée nationale ont procédé au dévoilement d'une affiche soulignant le 60e anniversaire du droit de vote des femmes. « L'artiste, Mme Brigitte Labbé, nous offre une femme sereine, une femme qui appartient à toutes les époques, une femme " libre de faire entendre sa voix ". L'affiche produite à partir de cette oeuvre se veut un hommage à toutes les femmes, car il n'est pas de démocratie sans elles. »

--------------------------------- Et pour nos consoeurs de France --------------------------------

LA CITOYENNETÉ POLITIQUE DES FEMMES
le vote et l'éligibilité des femmes...
... vers la parité



Pourquoi la Charte divise-t-elle tant ?

Dagmar Gontard-Zelinkova
2013-12-10

À lire les propos incendiaires qui commencèrent à se déverser, dans le reste du Canada, sur le projet de la Charte des valeurs québécoises, l’on pouvait s’étonner, certes, de leur véhémence. Cette Charte, poussée de l’avant par des péquistes, minoritaires mais couvant néanmoins des visées sécessionnistes, dégageait des relents de soufre pour les non-Québécois. Ils se mirent à croire qu’il y avait, dans ce projet, davantage de manigances que de la bonne foi. Notons aussi que le jargon médiatique n’a pas arrangé les choses : à un certain moment, un journaliste a dû signaler la controverse autour de la Charte et voilà que l’épithète fut trouvé. Dorénavant on ne dissocierait plus la Charte de la controverse. L’information sur la Charte, reprise en boucle sur les ondes, à la télé et dans les journaux, se gravera, dans l’esprit des Canadiens, sous ces deux mots, étroitement liés : Charte controversée.

Ainsi soit-il pour le reste du Canada. Ces réactions hostiles on pourrait les comprendre, à la rigueur. Mais que dire de ces débats enflammés où s’affrontent les laïcs, les humanistes, les athées, les libres penseurs, les juristes, les religieux et autres, à l’intérieur du Québec ? Récemment, la discorde a provoqué un schisme au sein des féministes québécoises. Mais d’autres associations voient aussi leurs membres s’empoigner âprement. Autour de quoi s’articulent ces joutes ? Ne serait-ce pas autour des termes mal assimilés ? Voyons.

Liberté, certes, s’impose d’emblée. Ce terme chéri qui nous vient de l’esprit des Lumières et qui inspire nos sociétés démocratiques, cette liberté est menacée par la Charte, clament ses opposants. N’est-on pas libre de porter le vêtement que l’on veut ? poursuivent-ils. Un état qui dicterait aux gens comment s’habiller serait un état totalitaire. Une dictature ! clament-ils du sommet de leur indignation.
Laïcité s’en voit malmenée, à son tour : une laïcité qui empêcherait les gens de porter des signes religieux se contredirait, clament les détracteurs de la Charte. Et de poursuive : au lieu de garantir la liberté de religion, cette Charte ferait juste le contraire : elle enlèverait la religion aux gens.

Vient ensuite la neutralité de l’état. Hélas, là non plus on n’arrive pas à s’entendre. Les détracteurs de la Charte s’accordent pour dire qu’un état laïque doit être neutre mais, selon eux, cette neutralité ne s’étend pas à ses agents.
Pour couronner le tout, il y a ceux qui lancent le pavé dans la mare : cette Charte est discriminatoire ! Essayez alors de poser la question : « Elle discrimine envers qui ? » et la réponse fusera : « Envers les musulmans ! »

Et si nous y regardions d’un peu plus près ? La liberté est un acquis précieux, certes, mais elle n’est pas absolue. Qui est-ce qui a dit : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ? » Prenons un exemple : une femme qui a fui un pays où le port du foulard islamique est obligatoire, qui vit maintenant au Canada et qui vient chercher son passeport à une agence gouvernementale. Imaginons que la préposée au service est enveloppée dans un tchador. C’est son droit, elle est libre de le faire. Mais qu’en est-il pour l’autre, qui subit le choc ? La vue de ce vêtement honni ramène à sa mémoire des semaines de séquestration, des insultes de ses frères, des coups frappés par son père, le mépris témoigné par sa propre mère envers elle, qui, fille à l’esprit rebelle, refusait de se soumettre, réclamait le droit à être éduquée et finit par s’enfuir pour échapper à un mariage arrangé. Cette femme, au Canada maintenant, n’a-t-elle pas les mêmes droits, que l’autre ? Dans ce cas précis, ce serait de trouver un environnement neutre, dépourvu de tout signe religieux. Si le droit à la liberté de la première est assuré, le droit à la liberté de l’autre est bafoué. Autrement dit : le droit de celle qui revendique le port du voile supplante le droit de celle qui le refuse. Voyons – dans toute société démocratique, la restriction de certaines libertés n’est-elle pas une garantie sine qua non de l’exercice de la liberté par l’ensemble de ses citoyens ?

Quant à la laïcité, enlève-t-elle aux gens le droit à pratiquer la religion de leur choix ?
À mon sens non. Les gens sont libres de prier, autant qu’ils veulent, dans les temples ou chez eux.

Quant à la neutralité de l’état, s’arrête-t-elle à l’environnement physique des lieux en faisant l’abstraction de l’aspect de ses agents ? Voyons : les agents d’une compagnie aérienne ne portent-ils pas les signes distinctifs de la compagnie qui les emploie ? Il en va de même pour ceux et celles qui travaillent chez MacDonald, etc. Or, comment un état pourrait-il être neutre si ses agents arboraient, à leur guise, des signes religieux ?
Vient enfin la prétendue discrimination envers les musulmans. Le temps de faire une pause, et réfléchir. Essayons de replacer la Charte québécoise dans le contexte historique de la province. On s’accordera probablement pour dire que le Québec avait été, de toutes les provinces canadiennes, celle qui avait été la plus étouffée par une religion organisée. Vinrent les années soixante et une évolution se produisit. Elle se passa sans heurts, sans tueries. Les religieux apprirent à remiser leurs soutanes et leurs cornets au placard. Personne ne s’en est offusqué, les choses se passèrent paisiblement. Le Québec fit sa mutation, on lui a donné le nom de « révolution tranquille. »

Vinrent les années 70 et 80, et dans leur sillage arriva le multiculturalisme. Et les accommodements. Qu’on voulait raisonnables, accommodements de bon sens. Leur nombre alla en croissant, de raisonnables ils devinrent de plus en plus déraisonnables pour finir par être accommodements religieux, tout simplement. Alors, les Québécois sont-ils intolérants ? Ils avaient réussi à chasser une religion, la leur, mais voilà que, de plus en plus, on accommodait celle d’ailleurs.

Et nous y voilà : la Charte serait-elle discriminatoire envers les musulmans ? La réponse est évidemment non car elle éliminerait TOUS les signes religieux. Cela étant dit, admettons que la goutte qui a fait déborder le vase, c’était le voile !

Ah, ce voile ! Il n’est pas propre à la province du Québec, loin de là. De part et d’autre du globe, le voile suscite des débats passionnés. Le port du voile relève-t-il d’une obligation religieuse ? Bien des intellectuels islamiques nous disent que non. L’un d’eux, et non des moindres, fut le cheikh Tantawi, grand mufti d’Égypte et recteur de l’Université Al-Azhar. En 2009 il lança une campagne contre le voile. Il alla même plus loin en condamnant la mutilation génitale des femmes. Il affirmait que ces pratiques relevaient de la tradition et non point d’une obligation religieuse. Hélas, sous la pression de la part des intégristes, il a dû réviser ses propos.

Les intégristes ! Arrêtons nous-y un instant. L’intégrisme n’est pas propre à l’Islam. Comme l’a fait récemment remarqué Madame Fatima Houda-Pepin, il est aussi présent dans les éléments ultra-droitiers des religions chrétienne et juive. Le Tea Party aux États-Unis et le Hassidisme en Israël en sont des exemples éloquents. Ayant dit cela, reconnaissons tout de même que ni l’un ni l’autre n’arrivent à la cheville de l’intégrisme islamique. La stratégie de celui-ci est double. C’est d’une part la violence et la terreur et, d’autre part, une pression progressive poussant les autorités vers une spirale infinie des concessions. Et c’est là l’enjeu du voile, il n’est que la pointe d’un iceberg. Viennent dans son sillage les revendications de la non-mixité, de l’exemption de l’éducation physique pour les filles, de l’obtention des heures spéciales pour les femmes dans les piscines, de l’obtention des salles de prières et tant d’autres.

C’est dans ce contexte qu’il faut voir le rôle du foulard : ce n’est pas un innocent morceau de tissu, c’est l’étendard d’une idéologie totalitaire – l’islamisme.
Aux yeux des intégristes islamiques, le foulard est un outil précieux car il permet de marquer les territoires acquis. Là où le foulard paraît, les islamistes sont chez eux.
Le travail de conquête est fait par les femmes. Le titre du livre de Yolande Geadah le résume en ces mots : « Femmes voilées, intégrismes démasqués. »

Ici, je ne puis m’empêcher une digression : je vois une similitude entre le foulard des pionniers communistes et le foulard des femmes musulmanes. L’image me ramène en arrière, au mitan du siècle passé. L’Europe, à peine sortie du traumatisme de la guerre, se morcelait. Les pays de l’Est européen tombaient, l’un après l’autre, sous la coupe soviétique. Le terrain avait été préparé auparavant, alors que les résistants au nazisme prenaient, au temps de la guerre, des directions opposées – il y en avaient qui partaient pour Moscou, d’autres pour Londres. Les balises déterminées de part et d’autre allaient mener tout naturellement à la création de deux blocs opposés, qu’un beau jour l’on finit par séparer par le rideau de fer. D’une part, l’avenir glorieux de l’humanité communiste et, de l’autre, l’Occident décadent.

C’est dans le premier que se situe l’histoire d’une adolescente. Trop jeune pour comprendre les tabous qui divisaient sa propre famille au sujet des Juifs pendant la guerre, elle ne comprenait pas très bien non plus pourquoi les membres de sa famille s’affrontaient en des débats sur la construction du socialisme. Au fil du temps, ces débats s’estompèrent pour être remplacés par des chuchotements. En effet, les adultes s’abstenaient, peu à peu, de parler aux enfants alors que ceux-ci gravitaient, de plus en plus, autour des maisons de pionniers. On y dansait, on y apprenait des chants révolutionnaires, bref, on s’y amusait. Et l’on s’y imprégnait, aussi, des exemples des pionniers soviétiques qui, à l’instar du plus grand héros, Pavlik Morozov, dénonçaient leur parents réactionnaires aux autorités du pays.

Notre jeune fille, portée par l’élan, finit par créer l’organisation de pionniers dans son école. Et comme, de par le trait de sa personnalité, elle était une battante, elle se mit à l’œuvre avec un bel enthousiasme. Le but premier : tous les écoliers devaient se procurer le foulard rouge pour le nouer autour de leur cou. Elle, la cheftaine, allait s’en assurer en faisant des inspections dans les classes. Mais elle ne s’arrêta pas là ; elle se lança dans l’éducation idéologique de ses condisciples. Elle élaborait des reportages sur la grandeur du généralissime Staline, sur le rôle capital que l’Armée rouge avait joué dans la libération du monde du nazisme, sur l’importance du Parti communiste qui s’est mis à diriger son pays à partir de 1948, et bien d’autres sujets encore qui devaient compléter la maturité idéologique de ses condisciples. Dès qu’un de ses reportages était prêt, les cours devaient s’arrêter pour qu’elle puisse propager, à travers les haut-parleurs de l’école, ces instructions indispensables à la création d’une jeunesse communiste. Aucun enseignant n’aurait osé s’opposer à ces interruptions, cela aurait été vu comme un acte réactionnaire. Par ailleurs, la directrice de l’école, une communiste pure laine, ne faisait qu’encourager la jeune fille dans son activisme.

Cet activisme était apprécié par les membres du Parti et, un beau jour, elle se vit récompensée par l’envoi dans un camp international. Cela faisait partie de la stratégie : on invitait les enfants de l’autre côté du Rideau à venir passer quelques semaines au paradis communiste. Les pionniers d’élite allaient éclairer les invités sur les avantages du communisme. Notre jeune fille s’est donc retrouvée en compagnie d’une trentaine de jeunes Belges. Et là, l’imprévu se produisit : au lieu de rallier les Occidentaux à la cause du communisme, c’est elle qui fut contaminée par leur virus. Et ce fut le début d’un pénible réveil. Au fil des ans, elle se trouva de plus en plus en porte-à-faux avec la doctrine du Parti et finit par être déchue de sa citoyenneté.

Certes, l’histoire ne s’arrête pas là, mais ce qui suit n’a pas de lien avec le sujet traité. Ce que je veux dire, tout simplement, c’est que je ne suis pas fière de mon passé. Mais il a un côté positif : il me permet de comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Tout comme du temps du communisme, nous sommes aux prises avec une idéologie totalitaire très dangereuse. Alors que les communistes se servaient des enfants pour avancer leur agenda, les islamistes d’aujourd’hui font faire le boulot par les femmes.

L’histoire se répète. Il y a eu, du temps du communisme, des voix courageuses qui osaient s’opposer. On les faisait taire à coups de procès politiques, ou encore par l’envoi au goulag, si ce n’était pas, tout simplement, l’élimination physique. De nos jours, les islamistes utilisent les mêmes méthodes – intimidations, assassinats. Aujourd’hui, tout comme jadis, des voix courageuses s’élèvent, partout dans le monde. Les musulmans éclairés joignent leurs voix aux non-musulmans pour lutter contre l’islamisme. Chez nous, au Canada, en novembre dernier, Raheel Raza et Salim Mansur lancèrent un plaidoyer vers l’Occident. « L’Occident doit prendre au sérieux la guerre que les islamistes déclarèrent aux infidèles, aux sionistes, aux Israéliens et aux musulmans qui s’opposent à l’islamisme », nous disent ils.

Il est grand temps qu’on entende leurs voix. Il est temps, aussi, qu’on comprenne que la Charte n’est pas dirigée contre l’Islam. En ancrant solidement la laïcité, elle permettra de barrer la route à l’islamisme. Certains gouvernements préfèrent ne pas aborder la question de l’intégrisme, qu’il soit chrétien, judaïque ou encore islamique. Le gouvernement québécois a eu le courage de le faire. Au lieu de lui jeter l’opprobre, il y a lieu de lui tirer le chapeau.